N°26 | Le patriotisme

Jean-François Copé
La Bataille de la Marne
Paris, Tallandier, 2013
Jean-François Copé, La Bataille de la Marne, Tallandier

Jean-François Copé a porté le projet de création du musée de la Grande Guerre à Meaux à partir d’une des plus importantes collections de documents sur la Première Guerre mondiale. Depuis cette ville symbole de la bataille de la Marne, les auteurs reconstituent cet affrontement historique qui a changé le cours de l’histoire. On sait en effet que l’offensive allemande d’août 1914 avait suscité à peu près les mêmes conditions d’effondrement de l’armée française qu’en 1940. Il a fallu cette erreur stratégique majeure des Allemands, qui se sont soudain détournés de Paris pour s’infléchir vers le sud-est et aller à la rencontre des 3e, 4e et 5e armées françaises pour que le destin change soudain. Jugeant Paris sans défense, les armées allemandes pensent en effet obtenir une victoire totale en effondrant le front est. Mais le 6 septembre 1914, l’attaque française surprend l’armée allemande sur son flanc. Celle-ci, craignant soudain l’encerclement, s’arrête. Débute alors la guerre de tranchées. L’épisode des taxis de la Marne est rendu à sa juste valeur plus modeste que l’historiographie héroïque. L’ouvrage est très pédagogique, facile à lire, avec une iconographie claire, originale, et des cartes explicatives du mouvement des armées. Je regrette que le rôle majeur de Gallieni dans la défense de Paris, la mobilisation des réserves et la décision d’attaque de l’armée allemande soit un peu négligé au profit de Joffre et de Foch dont les erreurs stratégiques initiales auraient pu être dramatiques. Cet ouvrage n’a pas la prétention d’être scientifique, mais il aborde avec sérieux et clarté une page brillante de l’histoire de notre armée.


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