N°26 | Le patriotisme

Yves Jégo
La Campagne de France, 1814
L’impossible victoire
Paris, Tallandier, 2013
Yves Jégo, La Campagne de France, 1814, Tallandier

Son autorité entamée (ses subordonnés refusent de lui obéir), le moral du pays atteint (pas de soutien explicite du peuple au début de l’invasion), l’équipement et l’entraînement des Marie-Louise laissant à désirer, Napoléon va, avec au mieux soixante mille hommes et quelques fidèles, faire trembler pendant plusieurs mois les souverains européens… jusqu’à l’inéluctable. D’une grande facilité de lecture, ce récit bien écrit et bien documenté de l’avant-dernière campagne de l’Empereur insiste beaucoup sur les difficultés rencontrées par ce dernier, mettant d’autant plus en valeur ses qualités militaires. L’approche est originale en ce qu’elle accorde beaucoup d’importance à l’aspect moral et psychologique. Plusieurs points intéressants sont à noter : le récit des exactions des forces ennemies sur le territoire national et la réaction des Français ; les refus d’obéissance inattendus (Eugène de Beauharnais, Augereau…), qui privent l’Empereur de soixante-dix mille à cent mille hommes ; l’incapacité des élites politiques et militaires à l’épauler ; les trahisons, dont celles de sa famille ; son souci de sauver d’abord sa dynastie plus que son pays. D’autres points portent à critique : les supputations sur la psychologie de l’Empereur et sur son état d’esprit ; quelques longueurs dans les citations.

Philippe Mignotte

14‑18. La Victoire en chantant | Pascal Wion
François Cochet | La Grande Guerre