N°23 | En revenir ?

André Thiéblemont

Retours de guerre et parole en berne

Il y a des retours de guerre sous les vivats, d’autres sous les crachats, d’autres encore dans l’indifférence. Mais, dans tous les cas, la parole de celui qui revient des combats est le plus souvent en berne. Elle peut être étouffée par l’indicible. Le désintérêt des proches peut la refouler ou la mettre en suspens. Elle peut aussi être censurée sous la pression d’une pensée dominante et d’interdits plus ou moins tacites.

  • La parole étouffée

Dans Le Feu, à la fin du récit, Henri Barbusse raconte son groupe exténué se réveillant devant une « plaine d’acier, rouillée par places et où reluisent les lignes et les plaques d’eau » avec « semés çà et là comme des immondices, les corps anéantis qui y respirent ou s’y décomposent », des corps d’Allemands et de Français entremêlés. « Voilà la guerre », fait-il dire à son ami Paradis ! Et traduisant sa pensée, il enchaîne : « Plus que les charges qui ressemblent à des revues, plus que les batailles visibles déployées comme des oriflammes, plus même que les corps à corps où l’on se démène en criant, cette guerre, c’est la fatigue épouvantable, surnaturelle, et l’eau jusqu’au ventre, et la boue et l’ordure et l’infâme saleté. C’est les faces moisies et les chairs en loques, et les cadavres qui ne ressemblent même plus à des cadavres, surnageant sur la terre vorace. C’est cela, la guerre, cette monotonie infinie de misères. » Dans le dialogue qui suit, Barbusse nous signifie que rien ne peut être dit de cette face horrible de la guerre :

« Quand on parle de toute la guerre, […] c’est comme si on n’disait rien. Ça étouffe les paroles. […]

- Non, on n’peut pas s’figurer. […]

- T’auras beau raconter, s’pas, on t’croira pas. Pas par méchanceté ou par amour de s’ficher d’toi, mais pa’ce qu’on n’pourra pas. […] Personne ne saura. I’ n’y aura qu’toi1. »

La parole étouffée ! Dans un article décrivant ce que fut l’abject quotidien de nombre de combattants durant la Grande Guerre, Évelyne Desbois rejoint d’une certaine façon le constat de Barbusse. Citant des témoignages couchés au quotidien dans des carnets de route, elle détaille la vision de corps déchiquetés, mutilés, morts ou vivants, « des choses rouges, broyées, des mélanges de chairs sanglantes et de boue » extraites d’un abri défoncé d’où sont évacués deux hommes, « l’un inerte, la figure grise plaquée de sang, l’autre retenant des deux mains ses entrailles mises à nu avec des grognements de porc ». « Qu’elle est hideuse la mort de nos héros ! », observe ce témoin. Un autre relate cette vision : « Sous leurs casques, ils n’avaient plus de visage. En tenait lieu une boule rouge, faite de bouillie sanglante. »

Évelyne Desbois évoque encore les débris humains qui jonchent le sol des tranchées et constate qu’avec le temps, les soldats « s’accommodent de leur présence », comme cette « jambe d’un cadavre boche absolument pétrifiée » qui, selon un canonnier au 28e régiment d’artillerie, « sert de portemanteau dans un abri ». Or, à l’arrière, indique-t-elle, rien ne filtrait de cette face obscène de la guerre : « Il semblerait bien qu’un accord tacite entre tous les protagonistes de l’époque, gouvernement, presse, cinéma et la masse des soldats, ait permis d’escamoter cet aspect de la guerre. [...] Les lettres de soldats, comme les images des actualités, ne laissaient pas filtrer la face sordide de la mort2. » Une sorte d’« euphémisation de la guerre », comme le laisse entendre Barbusse.

La guerre, c’est un ailleurs dont les détails obscènes sont indicibles, innommables pour celui qui en revient. Il n’est nul besoin de se référer à la Grande Guerre pour le constater. Interrogé en 1994 par Marlène Tuininga sur ce que vivaient nos soldats au Rwanda, François Lebigot, psychiatre militaire, répond : « L’horreur. L’horreur, au-delà de ce que nous voyons dans les journaux et à la télévision. Car les services d’information de l’armée et les journalistes eux-mêmes dosent les images et filtrent les informations. […] Ce qui se passe au Rwanda constitue pour nous un défi sans précédent. Creuser des fosses pour y entasser, à longueur de journée, des cadavres parce qu’ils pourrissent, c’est une tâche surhumaine. Qui sont les hommes qui exécutent cela ? S’agit-il de gens sélectionnés ? Nullement. Ces hommes – des militaires professionnels, âgés de vingt-deux à trente ans – font partie du génie de l’air. Ils étaient venus au Zaïre pour construire une piste d’atterrissage destinée aux convois humanitaires3. »

Kosovo, juillet 1999. Une section du 1er régiment étranger du génie a été mise à la disposition du Tribunal pénal international pour rechercher des charniers : « Cinq puits sont à sonder, écrit le chef de section dans son journal de marche. Le premier est vide mais plein de gas-oil. Le second est enseveli, quatre filles s’y trouveraient. […] Le puits des filles est atteint en une heure, quatre corps en sortent, dont celui de la plus jeune qui devait avoir à peine treize ans. Violées et jetées vivantes dans le puits4. »

Côte d’Ivoire, été 2003. Une compagnie de marsouins remonte la piste qui longe le fleuve Cavally, marquant la frontière avec le Liberia. Un capitaine écrit : « Bien souvent, les mercenaires libériens fuyaient à l’approche de la section de tête. Dans le village déserté, un silence pesant, lugubre, insupportable ; un silence qui répercutait en creux le cri des suppliciés. Membres humains découpés et méthodiquement regroupés par type – les mains à droite, les pieds à gauche ; sacs de cœurs humains conservés dans la glace pour en préserver la date limite de consommation ; cadavres putréfiés et gonflés par la chaleur ; torturés à demi brûlés ou empalés vivants ; membres d’une même famille attachés les uns aux autres pour être exécutés ensemble, à moindre coût. Envie de vomir d’abord, envie de fuir après. Mais la fuite est impossible et l’envie de vomir revient toujours. La nuit surtout. Ce jour-là, l’horreur a décidé d’arrêter le temps. »

Ces soldats qui ont vécu de telles expériences, nous pouvons les croiser, les côtoyer ; ils peuvent être nos familiers. Et pourtant, nous ne savons rien de ce qu’ils ont vu, touché, entendu, senti et ressenti dans ces ailleurs dantesques. Sauf à leur faire l’offre d’une écoute privée ou publique, ils n’en disent rien, tant, revenus dans nos métropoles aseptisées et pacifiées, ils ont le sentiment que leur parole serait incongrue. Leur parole, comme étouffée !

  • La parole refoulée, paralysée

Mais toutes les expériences de combattants ne sont pas faites de souffrances et de scènes horrifiques. Là-bas, dans la guerre, ils peuvent avoir vécu d’extraordinaires moments : des peurs et des confrontations à des situations extrêmes, des montées d’adrénaline, une sorte d’ivresse dans des odeurs de poudre et des sonorités de mitraille, et puis des instants savoureux, festifs, chaleureux, hilarants, fusionnels, en compagnie, au sens plein de ce terme. Pourtant, de retour dans leur foyer, ils sont le plus souvent dans l’incapacité de narrer et même d’évoquer ces moments : leur parole est refoulée, comme paralysée.

Après la mort de mon père, ma mère me tendit un carton à chaussures poussiéreux entouré d’une ficelle jaunie par le temps : « Tiens ! C’était dans les affaires de ton père… Des papiers sur sa guerre je crois ! » J’y découvris trois cents feuillets d’une écriture serrée relatant au jour le jour son quotidien de tranchée. Engagé à dix-huit ans en 1914, il avait été versé dans le génie. Il avait combattu dans les Vosges, en Champagne, à Verdun, sur la Somme. Dans ses relations, il ne se passait pas grand-chose, rien d’éclatant : les montées nocturnes en première ligne, le quotidien miséreux de la tranchée sous les shrapnells et les obus dont il détaillait les calibres, les veilles au créneau, les nuits à creuser sapes et fourneaux de mine ou à s’enfoncer dans les lignes ennemies pour y cisailler le barbelé, les copains de son escouade, tous des « braves types », les ribotes en ligne arrière dans quelque auberge de fortune... Jamais, il ne nous avait parlé de sa guerre. Nous ne l’avions jamais vraiment questionné !

À la fin des années 1990, ayant recueilli une trentaine de carnets de route rédigés en Bosnie entre 1992 et 1995 par des casques bleus de tous grades, j’avais été frappé de constater en interrogeant leurs rédacteurs que, dans la plupart des cas, j’étais le premier à lire ces documents. Le caporal Vergier notamment, un physique frêle d’une vingtaine d’années, jeté brutalement dans le chaudron bosniaque en octobre 1994, avait connu durant quelques mois des moments intenses sur le mont Igman, interposé entre Serbes et Bosniaques. À plusieurs reprises, il avait vécu des « braquages mutuels » – les culasses qui claquent, le doigt sur la détente du Famas face aux canons de kalachnikovs bosniaques, la peur au ventre – ou des scènes bouleversantes : « Vision infernale, écrivait-il au retour d’une mission de secours auprès de blessés serbes : la balle est entrée dans la cuisse droite, a éclaté la fesse et de la merde sortait de la blessure, l’intestin a en fait été percé. […] De plus, la main du gars était aux trois quarts arrachée5. »

Sur le mont Bjelasnica, où se déchaînait un vent soufflant à cent vingt kilomètres heure, ce petit soldat, qui quelques jours plus tôt vivait dans le climat aseptisé et pacifié d’une ville de province, notait ses angoisses, son endurcissement au froid, son désespoir devant le spectacle si brutal pour lui de la furie guerrière, mais aussi de petits instants de bonheur avec son groupe, avec son sergent, l’attente de la douche et d’une bière fraîche6. Cinq ans étaient passés lorsque je le rencontrai. J’étais le premier auquel il parlait de ce qu’il avait fait là-bas. Ses parents, chez qui il vivait, ignoraient tout de son expérience combattante !

Selon certains auteurs, notamment à propos de la Grande Guerre ou de la « sale guerre » d’Algérie, ce mutisme du combattant lors de son retour dans son foyer trouverait son explication dans les horreurs engendrées par la guerre. Le combattant serait la victime de ses violences. Traumatisé, il serait alors dans une sorte d’impossibilité pathologique de « rétablir le contact avec la société », avec le normal7. C’est là une conception de la condition combattante dont les racines plongent dans un pacifisme latent : refusant d’accepter l’existence incontournable de la guerre et de ses violences, on fait du soldat une malheureuse victime censée les avoir passivement subies.

Bien sûr, comme je l’ai évoqué plus haut, bien des situations de combat sont terriblement traumatisantes. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que le quotidien dans nos sociétés avancées est de plus en plus éloigné des violences du champ de bataille8 et que le passage des combattants en territoire de violence est brutal, sans transition, s’effectuant en quelques heures. Pour autant, l’argument ne justifie pas cette victimisation systématique du soldat. Celle-ci constituerait plutôt un processus par lequel la société s’absout de son incapacité à reconnaître la guerre et à accueillir en conséquence celui qui en revient. Ce ne serait pas le combattant qui serait incapable de rétablir un contact avec la société ! Ce serait bien plutôt la société qui, dans son « désir d’ignorance »9 de la guerre, serait incapable d’entendre et d’écouter ce que celui qui en revient a à dire.

En effet, si la parole du combattant est comme paralysée, c’est que dans son foyer ou parmi ses proches, personne ne songe vraiment à la mettre en mouvement. Revenant d’ailleurs, il est vite plongé dans les routines d’une vie normale, dans un quotidien fait de petites préoccupations et d’actualités qui concentrent l’attention de ceux qui l’entourent. Le constat est sans doute encore plus vrai aujourd’hui, alors que nos contemporains ne cessent de courir après le temps au point de ne plus en disposer et de n’avoir d’intérêt que pour l’« ici » et le « maintenant ». À celui qui revient de loin, on accorde une vague attention – « Alors, comment c’était là-bas ? » –, avant de revenir aux sujets bien concrets : les enfants, la machine à laver qu’il faut remplacer, les prochaines vacances… Et pourtant ! Que femmes, pères, mères, enfants, amis mettent en mouvement sa parole, qu’ils sachent l’interroger et lui manifester de l’intérêt, et il sera bavard !

  • La parole censurée

En 1950, Roger Delpey écrivait dans Soldats de la boue : « Des milliers de jeunes soldats du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (cfeo) ont connu la vie de poste, des milliers y sont morts et des milliers en sont revenus incapables de faire comprendre les raisons de leur précocité d’esprit. En parlant de ce qu’ils ont vu et fait, ils entendent qu’on ne les écoute pas, ou d’une manière distraite, et ils préfèrent alors garder pour eux seuls cette tranche de vie10. » À la fin de l’ouvrage, il interrogeait sa patrie : « Ah ! France. […] Pourquoi payes-tu de tant d’ingratitudes et d’indifférences les fils qui te furent dévoués jusqu’à la mort, pourquoi les laisses-tu insulter11 ? »

Étouffée par l’horrible, paralysée par l’indifférence des proches, la parole de ceux qui reviennent de guerre peut être aussi censurée, interdite par l’idéologie ou par la pensée dominante. La guerre d’Algérie et ses séquelles avaient consacré une sorte de divorce entre l’armée et le pays. C’est ce dont rend compte Jean-Charles Jauffret dans Soldats en Algérie, relatant notamment le retour de nombre d’appelés. À l’émotion des retrouvailles succédait un sentiment d’isolement : « Et puis… beaucoup se retrouvent paumés, dans le cirage, à côté de leurs pompes, intrus dans leur propre famille, étrangers dans leur propre village, zombies dans leur propre immeuble. […] La communauté nationale ne se soucie pas de leur sort12. »

À cet évitement du drame algérien par la communauté nationale se combinait alors l’opprobre jeté sur les « sales guerres coloniales ». Dans cet Art français de la guerre qui donne à voir le « fleuve de sang » que le militaire était censé laisser sur son passage, Alexis Jenni traduit ce que fut à l’époque la représentation dominante des guerres de décolonisation : « L’Indochine ! On n’entendait plus jamais ces mots-là, sauf pour qualifier d’anciens militaires. […] Dans mon vocabulaire d’enfant de gauche, ce mot rare quand il survenait s’accompagnait d’une nuance d’horreur ou de mépris, comme tout ce qui était colonial13. »

Cette « nuance d’horreur et de mépris » fut aussi ce qui accompagna le retour de l’armée en métropole dans les années 1960. Tout entière rendue coupable d’avoir torturé un pays de soleil, elle rentra dans le silence de ses casernes. Les uniformes, qui n’étaient revêtus que dans le secret d’un bureau, les bérets rouges et les treillis bariolés disparurent du paysage quotidien de la ville, « tandis qu’un portrait-robot de l’officier, brossé à coups de phrases assassines par une presse estampillée, s’incrustait dans l’inconscient collectif de la nation »14. À la laïque, nos enfants n’osaient pas déclarer que la profession de leur père était officier : sur les formulaires, ils inscrivaient « fonctionnaire » !

En tant que soldats, nous nous sentions comme exclus. À cette marginalisation sociale s’ajoutait la censure implicite de l’institution militaire sur tout ce qui pouvait évoquer un passé jugé trop sulfureux pour l’« image de marque » de l’armée. « Au diable donc la silhouette du baroudeur ! Dépassé le guerrier, symbole des vertus héroïques15. » Au « chevalier de la mitraillette », il s’agissait de substituer un technicien de la défense, sans états d’âme16. Bien plus, de la pensée et de la réflexion des militaires devait être évacuée toute référence à ce que fut cette lutte contre l’insurrection algérienne17. En 1994, le général Lucien Poirier, traitant de ce « silence honteux » qui « enveloppe, encore aujourd’hui, le travail théorique consacré, surtout par les militaires, à la guerre révolutionnaire et de subversion », évoquait un « climat de terrorismes intellectuel et moral qu’instauraient à l’époque l’irrédentisme marxiste et l’anticolonialisme vertueux de secteurs influents de l’opinion18 ».

Au sortir de la guerre d’Algérie, il n’y avait guère d’intelligences nationales pour oser porter d’autres regards sur l’action militaire que celui le réduisant à « l’éclat métallique » d’une machine à incendier, à massacrer, à torturer19. Nous avions torturé l’Algérie ! Dans ces conditions, quel combattant en revenant aurait pu, en privé ou en public, poser une parole sur ce qu’il avait vécu là-bas autre que la « corvée de bois » ? Quel combattant attaché à ses tirailleurs, à ses harkis ou à ses moghaznis aurait pu exprimer son tourment de leur abandon ?

Le combattant de retour de guerre est muet, le plus souvent. Quand il s’exprime, sa parole est rarement audible par le pays, par le voisinage, par la parentèle, sauf à posséder des talents de conteur ou un équipement intellectuel et social lui permettant d’accéder à l’édition ou aux médias. C’était vrai hier. Cela l’est encore aujourd’hui, malgré une prise de conscience qui s’entrevoit dans l’institution militaire, et peut-être çà et là dans le pays. Pourtant, plutôt que de s’efforcer de créer des conditions telles qu’en famille, dans la cité, à l’école, il soit offert des espaces de parole à celui qui revient des combats, on médicalise son mutisme. Plutôt que de faire campagne dans son voisinage, plutôt que d’inciter sa mère, son père, sa compagne et ses enfants, sa ville à l’écouter, on délègue à des spécialistes le soin de cette écoute. On marginalise du même coup l’expérience combattante. Aujourd’hui comme hier, de retour de guerre, le soldat reste dans l’incapacité de témoigner d’une condition humaine tragique, joyeuse aussi, qui ne se rencontre que dans des situations extrêmes.

1 Henri Barbusse, Le Feu, Paris, Ernest Flammarion, 1916, pp. 357-359.

2 Évelyne Desbois, « Grand-Guignol. Blessés et mutilés de la Grande Guerre », Terrain18, « Le corps en morceaux », mars 1992, pp. 61-71.

3 Marlène Tuininga, « Essayer de vivre avec l’horreur », La Vie n° 2554, 11 août 1994, sur www.lavie.fr/archives/1994/08/11/rwanda.

4 Cité par André Thiéblemont, Expériences opérationnelles dans l’armée de terre. Unités de combat en Bosnie (1992-1995), tome II, Paris, Centre d’études en sciences sociales de la défense, 2001, p. 117.

5 Ibidem, p. 187

6 Ibidem, p. 95 et suiv.

7 C’est la thèse que soutient notamment Irina Durnea dans « Le mutisme des soldats, le traumatisme de la Grande Guerre », Baobab n° 4, II, 2009, p. 12.

8 Sur le thème de la violence relative du champ de bataille, voir John Keegan, Anatomie de la bataille, Paris, Robert Laffont, 1993, p. 298.

9 Pour reprendre ici l’expression de Claude Barrois dans Psychanalyse du guerrier, Paris, Hachette, 1993, p. 24.

10 Roger Delpey, Soldats de la boue. Tome I, La Bataille de Cochinchine, Paris, Éditions de la pensée moderne, 1965.

11 Ibid, p. 253.

12 Jean-Charles Jauffret, Soldats en Algérie (1954-1962), Paris, Autrement, 2000, p. 328.

13 Alexis Jenni, L’Art français de la guerre, Paris, Gallimard, 2011, p. 33.

14 Jean Bodin, Les Officiers français. Grandeur et misères 1936-1991, Paris, Perrin, 1992, p. 367.

15 Ibidem, p. 371.

16 Sur ce thème, voir Bernard Paqueteau, « La grande muette au petit écran », in H. J. P. Thomas (dir.), Officiers/sous-officiers. La Dialectique des légitimités, Paris, Addim, 1994, pp. 49-67.

17 Dans une thèse de doctorat, Rémy Martinot-Leroy, analysant les travaux des stagiaires de l’École de guerre de 1960 à 1975, montre notamment comment s’exerça progressivement la censure sur la réflexion traitant de la guerre subversive. Rémy Martinot-Leroy, La Contestation de la dissuasion dans l’armée de terre : l’atome et la guerre subversive dans les travaux des officiers de l’École supérieure de guerre, 1962-1975, Lille, anrt, 2000.

18 Lucien Poirier, La Crise des fondements, Paris, Economica, 1994, pp. 81-82.

19 Alexis Jenni, op. cit., pp. 452-454.

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